SMIC en suisse : le salaire minimum expliqué
Le Smic n’existe en Suisse que depuis peu et pas de façon généralisé sur le territoire helvétique. Où est-il en vigueur et pourquoi ?
Plan de l'article
Pas de SMIC au niveau de l’ensemble du territoire
En matière d’argent et de salaires, la Suisse fait souvent figure d’exception. Il en est de même en ce qui concerne le salaire minimum.
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En effet, en Suisse, il n’existe pas de salaire minimum s’appliquant à l’ensemble du territoire helvétique. En revanche, certains cantons proposent désormais depuis peu la garantie d’un taux horaire minimum, et donc d’une rémunération mensuelle minimum.
Le canton de Neuchâtel
Neuchâtel est le premier des 26 cantons de la Confédération Suisse à mettre en place un salaire minimum pour les travailleurs. En effet, le 4 août 2017, il est décidé que le salaire horaire minimum auquel pourrait prétendre un salarié et de 20 francs suisses.
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Cette décision prise par le canton de Neuchâtel a été particulièrement remarquée. Elle a en effet permis à de nombreux travailleurs, principalement des femmes, de percevoir une rémunération plus décente. C’était surtout une grande première au niveau du pays.
Le canton du Jura
Peu de temps après l’adoption par le canton de Neuchâtel d’une rémunération horaire minimale, le canton du Jura opte pour une mesure similaire. Là encore, il est décidé que les travailleurs percevraient une rémunération d’au moins 20 francs suisses de l’heure.
Si cette mesure a été adoptée en novembre 2017, elle est entrée en vigueur le 1er février de l’année suivante.
Les entreprises disposant déjà d’une convention collective de travail avec un salaire minimum ont eu 2 ans supplémentaires pour s’adapter à cette nouvelle mesure.
Le canton de Genève
En 2020, le canton de Genève adopte à son tour des mesures similaires. Il existe toutefois une différence de taille puisque le salaire minimum dans le canton de Genève est tout simplement le SMIC le plus élevé au monde. Celui-ci est de 23 francs suisse de l’heure, soit 4100 francs suisses par mois pour 42 heures de travail par semaine. Cela correspond à peu près à 3900 € mensuels.
Dans le canton de Genève, cette mesure est en application depuis le 27 septembre 2020. Elle a été perçue comme une alternative au dumping salarial par bon nombre de femmes et d’hommes politiques helvétiques.
Le canton de Bâle Ville
Le canton de Bâle Ville est le dernier à avoir adopté une politique en faveur d’une rémunération plancher des travailleurs sur son territoire. C’est surtout le premier canton alémanique à faire le choix d’introduire un salaire minimum. Il est de 21 francs suisses de l’heure.
À noter toutefois que cette rémunération plancher ne concerne pas les contrats collectifs de travail qui fixent déjà un taux horaire minimum. Même chose pour les contrats de travail qui le prévoient déjà.
Indexation du salaire minimum
Pour les salariés travaillant dans l’un des cinq cantons précédemment cités, il faut savoir que celui-ci fait l’objet d’une réévaluation annuelle. Celle-ci est fonction de l’indice des prix à la consommation (IPC) calculé par l’Office fédéral de la statistique (OFS).
Pourquoi est-ce qu’il n’y a pas de SMIC au national en Suisse ?
Du point de vue de la France, on peut s’étonner qu’il n’y ait pas SMIC décrété au niveau national en Suisse. Et pourtant, la réponse tient au fait que la confédération suisse est un pays composé de 26 cantons. Chacun d’eux reste souverain sur son territoire sur bien des aspects. La question de l’emploi et du salaire fait partie des prérogatives de chaque canton.
En France, de telles décisions ne sont pas possibles puisque les départements et les régions n’ont pas de telles compétences. Elles sont du seul ressort de l’État qui n’est pas une confédération.
Qu’est-ce qui poussent certains cantons à instaurer un SMIC ?
Même si la Suisse a la réputation d’être un pays riche, une partie de la population s’appauvrit au fil des ans. Cette part croissante des travailleurs pauvres est due pour partie à :
- une augmentation régulière du coût de la vie ;
- un plafonnement des salaires des emploi sans qualification.
Enfin, l’instauration d’une rémunération plancher permet de lutter contre le dumping social et à protéger les emplois des Suisses. En effet, de nombreuses compagnies frontalières profitaient jusqu’ici de la différence de rémunération d’un salarié de part et d’autre de la frontière helvético française.